Au cœur des sciences naturelles et techniques, fortes de millénaires d'histoire humaine : quelque soit leur place dans l'éducation nationale (une place malaisée entre élitisme et lacunes fondamentales généralisées), les mathématiques sont un champ de connaissances vivant, ouvert et utile à tout esprit curieux. Comment expliquer alors leur marginalisation par rapport aux contenus dits "culturels" ? Les arts, l'histoire, les sciences ont leurs musées, leurs conférences grand public, leurs questions aux jeux télévisés ; mais les mathématiques peinent à trouver leurs champions. On fait ici quelques propositions pour y remédier.
Quelque soit la discipline académique concernée, la vulgarisation est un exercice périlleux. S'adresser à un large public implique forcément plusieurs renoncements par rapport à une activité professionnelle d'enseignement.
D'abord, il est impossible de présupposer l'intérêt du public pour son sujet. Là où un étudiant n'a pas d'autre choix que de s'intéresser à son cours, là où un collègue chercheur est déjà acquis à la cause, un curieux venu écouter une conférence parce qu'intrigué par son titre peut tout à fait choisir de s'y endormir si il lui chante. Le vulgarisateur doit faire de son sujet un spectacle. Un mauvais professeur peut survivre parmi les spécialistes et prendre ses étudiants en otage, mais il lui serait impossible de préparer une conférence grand public utile.
Ensuite, si le but est véritablement l'accessibilité absolue, il est nécéssaire d'abandonner tout prérequis. En pratique, ce n'est jamais réellement le cas. La plupart des conférences supposent a minima le niveau qu'on pense relever de la "culture générale" - culture qui est en fait tout sauf générale.
Ces deux points sont en fait beaucoup plus délicats à gérer quand on vulgarise des mathématiques pures. D'abord, la connaissance mathématique a un caractère "incrémental" : autrement dit, toute nouvelle notion s'appuie nécessairement sur d'autres notions , s'appuyant elles mêmes sur d'autres notions... C'est ainsi que beaucoup d'élèves accumulent du retard en mathématiques : contrairement à d'autres matières où il suffit de travailler ses nouvelles leçons, pour progresser en maths, il faut reconstruire les fondations. Pour le vulgarisateur, présenter un sujet avancé demande soit de gravir pas à pas la montagne des notions prérequises, opération souvent fastidieuse ; soit de se résoudre à une présentation moins rigoureuse, ce dont l'exercice mathématique s'accomode souvent peu.
Sans même parler des notions en elle même,
En plus, les mathématiques, y compris de recherche, comportent toujours une dimension calculatoire. Le vulgarisateur peut être tenté de passer très vite sur ces aspects, mais son public n'a en général pas l'aisance nécessaire pour le suivre.
- Répétition et aisance calculatoire
- De niveau d'abstraction en niveau d'abstraction
Résultat : le paysage de la vulgarisation mathématique
Les mathématiques gardent une place à part parmi
Confronté à ces difficultés multiples, certaines intrisèques, d'autres culturelles, le passionné de mathématiques ne tardera pas à se sentir seul sitôt hors du microcosme de la recherche et de l'enseignement. Les lignes précédentes ont pu sembler pessimistes quant à la possibilité même d'une vraie vulgarisation ulgarisation" des mathématiques mathématique : mais je suis convaincu que ces initiatives, non seulement existent déjà de façon éparse
- La visualisation
- La diversité des offres
Mis en ligne le 7 mars 2022